Assiette plate terre de fer "Iris" polychrome E. Bourgeois Grand Dépôt Fin XIXe
Magnifique et rare assiette en terre de fer de la fin du XIXe siècle, début XXe, au décor polychrome, provenant du Grand Dépôt Emile Bourgeois, qui était situé au 21 Rue Drouot à Paris et au 33 Rue St Féreol à Marseille.
Sur l'un des albums du magasin, on pouvait lire: "La plus grande Maison du monde pour les Services de Table, Dessert et Cristal" au dessus d'une illustration de la vue générale de l'établissement, rue Drouot.
L'assiette au simple feston est ornée d'iris aux contours bruns sans doute imprimés, réhaussés à la main, dans des tonalités bordeaux, bleus, mauves, vert canard. Superbe!
Estampille ronde "Grand Dépôt E. Bourgeois (Faïence Porcelaine Cristaux) avec les adresses (utilisée après 1873 et avant 1920; comme l'adresse de Marseille apparaît, cette assiette n'a pas dû être fabriquée avant 1879)
Peut-être issue de la manufacture Choisy-le-Roi ou Longwy: la finition du décor, les traits du dessin y ressemble beaucoup.
Avant tout achat, merci de bien lire les détails de l'article ci-dessous et de visionner les photos. Vendue en l'état.
Etat:
Bon état avec traces du temps:
Pas d'éclat ni de fêle. Traces du temps: principalement les tâches beige grise dans la faïence (généralement infiltration d'eau) Fin tressaillage dans l'émail. L'assiette a toujours une belle brillance et de superbes couleurs.
Ne pas la laisser tremper
Dimensions:
- diamètre: 24,5 cm
- poids: 475 gr
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La petite histoire du Grand Dépôt
Un marchand normand, Emile Edouard Bourgeois, né en 1832 à Neuve-Lyre dans l'Eure, fonde le Grand Dépôt entre 1862 et 1863. D'abord apprenti en maçonnerie chez son père, il est à 16 ans commis dans une faïencerie à Paris. A sa majorité, il s'engage dans la Légion Etrangère en Algérie.Il séjourne à Londres entre 1856 et 1860, où il apprend l'anglais et donne des cours de français. C'est alors qu'il fait connaissance des directeurs de faïenceries anglaises. A son retour à Paris, il ouvre un établissement novateur, ayant l'exclusivité de son commerce de faïences anglaises. Il se développe peu à peu et se diversifie. Une succursale est ouverte à Marseille en 1879. Le Grand Dépôt est aménagé de la façon suivante, selon la description des catalogues-albums de l'époque: les majoliques au rez de chaussée, à l'entresol, une galerie consacrée à la cristallerie, une salle pour les services de tables en faïences anglaises et françaises et un salon pour les services de table en porcelaine. Enfin, au 1er étage, on trouvait les verreries, les grés artistiques et les garnitures de toilettes. Les productions des plus grandes manufactures françaises et anglaises étaient regroupées dans un même espace. Afin de montrer l'exclusivité de ses produits, il fait également apposer sa propre marque "Le Grand Dépôt" sur les céramiques.Emile Bourgeois s'inspira certainement des Grands Magasins comme le Bon Marché créé en 1854. La visibilité est très importante, par exemple les céramiques sont exposées le long des fenêtres, afin d'attirer la clientèle dès l'extérieur. Il y a des panneaux en façade et à l'intérieur, rappelant les articles exposés, leur qualité etc. Les produits sont aussi rangés par fonctions et destinations. Il fait paraître des publicités pleine page dans divers journaux, dont Le Figaro (voisin du Grand Dépôt) Le Parisien ou encore La Mode, s'adressant cette fois à la clientèle féminine qui devient une grande consommatrice à cette époque. Il y a des affiches, des albums gratuits et payants. Son album-catalogue, avec des planches illustrées en couleurs est à la fois un album d'art, un livre culturel et un catalogue. Il organise des expositions qui sont de véritables événements. Le stock du Grand Dépôt est considérable. A noter qu'Emile Bourgeois aidera son village natale normand en lui allouant des subventions. Il meurt en 1926, mais le Grand Dépôt ne fermera qu'après la Seconde Guerre Mondiale.